Nächtlich. Rose de son prénom.

- Assieds-toi là ma jolie. On va tout te décrire, absolument tout. Ferme ta gueule et écoute. On sait tout de toi.

La demoiselle à qui on adresse la parole ne sait pas où elle est. Les yeux bandés, prisonnière de chaînes qui grincent car devant sûrement être rouillées, elle se tait et elle écoute. Elle ne sait pas qui lui parle et s'en fiche. Elle sait juste qu'on va lui décrire qui elle est, comme si on laissait un gamin réciter une poésie apprise par coeur. On verra bien s'ils voient juste.

- Nächtlich. C'est ton nom de scène, hein? Stupide fille de vingt-trois piges. Ton vrai nom est Rose Zurkenkraut. L'aurais-tu oublié?

En entendant son nom de famille, la jeune fille serre les dents et se raidit sur la chaise froide à laquelle on l'a attachée. Elle hait sa famille.

- Tu es quelqu'un de trop naïf, poupée. Tu le sais? Non, ne réplique pas, je n'ai pas fini!

Tout en disant cela, celui qui lui parle lui envoie un poing à la figure. Enfin, elle suppose que c'est un poing. Elle s'est mordue la langue si fort qu'elle sent à présent le goût âcre du sang dans sa bouche. Mais non, elle ne lui donnera pas la satisfaction de la voir souffrir. Jamais.

- Reprenons. Je disais donc que tu es quelqu'un de naïf. Certes tu es persévérante, mais il semblerait que tu sois aussi très rancunière. C'est pour ça que tu ne me vois pas. Ainsi, tu serais également un animal nocturne... Ouais, c'est comme ça que je les appelle les gens qui sortent regarder des conneries comme le ciel la nuit. T'es vraiment trop idiote. Bon. Qu'y a-t-il d'autre à dire sur toi? Ah, oui. Tu serais quelqu'un de serviable, attentionné, câlineur. Beurk. Tu devrais avoir honte. Il y a néanmoins un point de ton caractère que je me dois de ne pas négliger. Tu as très peu confiance en toi. Et tu est bien docile, n'est-ce pas? Autre chose. Tu parlerait semblerait-il peu aux inconnus? Comme c'est mignon! C'est ta maman chérie qui t'a appris à le faire? C'est bien! Bref. Tu es quelqu'un de jaloux, possessif et tu préfère t'occuper des autres plutôt que de toi quitte à être prise pour une pigeonne. Je constate aussi que tu es ponctuelle. Tu es arrivée à l'heure au rendez-vous. Stupide gamine. Tu aurais dû te douter de quelque chose. T'es pas futée. Vraiment. Honte à toi.

Une nouvelle fois, elle se mord la langue. Il a vu juste et la façon qu'il a de lui dire lui fait mal. Mais il ne le saura jamais. Plutôt crever que de l'en informer.

- Espèce d'esclave. Quel gâchis. Ou pas. Après tout, si tu veux laisser de pauvres cons se les vider et leur servir pour cela d'objet, c'est ton problème. Mais c'est dommage. Tu as des formes généreuses, tes jambes sont grandes et même un peu musclées. Par contre, tes bras sont maigrichons. Tes yeux sont d'un splendide brun et souvent maquillés en noir. En fait, tu ne porte que ça. Du noir. Ca te fait un fessier d'enfer! T'en a fais bander plus d'un, petite. Rien que par ta peau claire et ta manière de ne jamais sourire ou presque. Ca te donne un certain charme. Ne me fais pas croire que tu n'en avais pas conscience, Miss je-donne-mon-corps. Mademoiselle j'ai-infiltré-la-résistance-pour-surveiller-mon-frangin. N'ose pas me dire que je me trompe, tu ne serais pas crédible.

Elle tourne la tête. Mais en moins de deux secondes, des doigts encerclent fermement son menton, lui forçant à tourner et à relever la tête.

- Ton histoire, maintenant. Commençons par le début, n'est-il pas? Tu es née un vingt-sept Novembre. Il neigeait, non? Mouais, je m'en souviens. J'étais dans le même hosto' que ta mère. Ma femme allait mettre bas. Tu t'en fous de ça, je suppose. Alors continuons à parler de toi, chérie. T'es née après ton frère Caïn. Vous vous êtes trop bien entendus, je me trompe? Comme c'est mignon, tu serre les dents. C'est allé jusqu'où, hein? Toi et lui seuls le savez. T'as jamais voulu le dire à personne et ça m'a bien emmerdé. M'enfin. D'après ce que je sais de toi, t'as quitté ta famille à seize ans. Minute, ma jolie... C'étaient pas des Valkyrs? Pauvre idiote. Et maintenant t'es une pauvre Lambda esclave au club Apokalypse, active dans la résistance. Si je me trompe pas, t'as intégré cette foutue boîte pour surveiller ton cher frérot. Non? Sérieux, t'es pas normale. Et c'est tant mieux. Il n'empêche que sur scène, t'es une vraie putain de bête. Waow.

Elle l'écoute sans broncher. Elle n'a pas le choix. Le pire, c'est qu'elle ne pleure ni ne sourit.

- Alors pauvre tâchonne, j'ai visé juste? Réponds!

Elle ne répond pas. A nouveau, elle se prend un poing. Suivi rapidement de beaucoup d'autres sur chaque parcelle de son corps. Elle serre les dents le plus fort possible, n'hésitant pas à se mordre jusqu'à ce que sa bouche soit inondée de sang. Tout ce qu'à dit cet homme est juste. Il peut bien la frapper, à mort même, jamais elle ne lui donnera la satisfaction de lui prouver qu'il a raison. Jamais. Plutôt mourir sous ses coups. Mais au fond, es-ce uniquement lui qui frappe? Non. Ils sont plusieurs. Beaucoup trop pour elle. Elle se prend un coup à la tête, puis plus rien.

Cette matinée-là, elle se réveilla en sursaut. Elle était un "animal nocturne", comme on l'avait qualifiée dans son... Cauchemar? Elle vivait la nuit et dormait le jour. Si elle arrivait à dormir plus ou moins paisiblement dans l'obscurité de sa chambre, tout du moins. Elle se leva et alla se passer de l'eau sur le visage. Ce rêve était effrayant. Mais il était totalement juste.

Sehr gut, Liebling J'aime l'idée du cauchemar.
Tu peux t'en aller vadrouiller où bon te semble désormais, rien à redire à la présentation de la demoiselle. A part que je ne sais pas ce que tu as avec le "t" dans les est-ce etc... il t'a fait quelque chose pour que tu l'oublies tout le temps ?

xD Va savoir honey :p
Thanks