The Black Waltz
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Night, Electric Night... (Mad Hatter)

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Message par Veil Mer 14 Oct - 0:50

19h30 - Fin de la dernière immersion.


Elle se redressa, yeux mi-clos. Enchaîner ainsi les rendez-vous était assez épuisant aussi bien physiquement que moralement. Elle se cambra plus que d’habitude afin de détendre son dos. L’homme était blond. Elle ne l’avait pas bien remarqué tant ses cheveux avaient été plaqués sur son crâne par du gel . Maintenant, certaines mèches barraient son visage encore crispé. Il en aurait joui dans ses sous vêtements. Ca arrivait. Plus souvent qu’on ne le pensait. Elle lui caressa doucement le visage, et il ouvrit les yeux.


« Encore, oh Veil s’il te plaît ! Encore une fois !
- Tu sais bien que c’est tout ce que je peux te donner aujourd’hui. Ne sois pas triste… »


Il remit correctement ses habits en pleurant et en hoquetant.

« M…Merci Veil, je reviendrais aussi vite que possible…
- Et je serais là, tu le sais bien… Va, nous nous reverrons. »


Il semblait vouloir qu’elle lui offre un baiser. Mais cette perspective la dégoûtant, elle posa un doigt sur ses lèvres gercées d’avoir trop été balayées par un souffle haletant.

« Il ne faut pas abuser des bonnes choses mon mignon.
- P… Pardon. »


Il quitta la salle d’un pas pressant mais un peu chaotique, comme si il était un peu saoul. Saoul de musique… Pendant un temps, ça aurait pu être une belle définition. Mais être saoul de musique en 2030 était assez pitoyable. Et en manque de musique encore plus.

Veil caressa doucement le clavier du piano du bout de ses doigts aux ongles manucurés. Il était si beau, si pur. Ses notes étaient parfaites, sa laque intacte, comme si elle n’avait jamais posé la main dessus. Il était grand mais pas trop. Demi queue. Mais c’était largement suffisant. Noir laqué. En principe, il aurait pu être couvert de traces de doigt et de poussière mais il était toujours impeccable. Heureusement d’ailleurs. Les employés pouvaient être si facilement… Oubliés.



20h03 - Sortie de la cathédrale du Saint-Sang.

L’air était vif et froid. Elle avait bien fait de prendre ce long manteau doublé au col doux et montant. Ses longs cheveux noirs étaient lâchés aujourd’hui, donnant une allure macabre à la chose emmitouflée. Il n’était pas tard et la faim ne la taraudait pas. A vrai dire, elle doutait pouvoir avaler quelque chose. Son estomac était douloureux. Elle avait bien fait de ne rien avaler car elle avait du se brancher un peu trop aujourd’hui. Mieux valait éviter les désagréments lorsqu’on pouvait.

Le bruit de la chute était assourdissant mais elle avait l’habitude et se dirigea d’un pas plutôt vif vers le quartier Herz. A cette heure ci, seuls ceux de garde et qui faisaient du zèle restaient. Le Südengarten devait être quasi désert. Une chance, elle n’avait pas envie d’être acculée par une horde de fan en rut. Elle avait eu sa dose pour les semaines à venir. Et pourtant elle devrait y retourner demain. Et le jour d’après.

Les rues étaient propres et bien éclairées. Les devantures étaient modernes, chaque ampoule marchait. Quartier de luxe, il fallait l’avouer. Mais tout à fait banal pour la kama qui filait à travers la bise qui menaçait de transpercer l’épaisseur de son manteau.

Le Südengarten était effectivement presque désert. A part deux trois valkrys ça et là qui fumaient une cigarette ou… Faisaient autre chose. Veil passa sans s’arrêter. Le vent était moins fort lorsque les feuilles couvraient le ciel.

Veil prit un pas plus lent, plongée dans ses pensées. Quelques mèches zébraient son visage pâle où aucune trace de fatigue ne se voyait. Et pourtant… Merci maquillage couteux et autres professionnels. Il y avait comme une mélodie, comme ces soirs d’été ou la nuit est chaude. Là, c’était le froid qui lui donnait l’impression d’être chez elle. Un sourire fugace passa. Ses yeux bleus balayaient les troncs très espacés et les bosquets touffus qui, plongés dans l’obscurité à peine crevée par un quelconque lampadaire palot, donnaient une impression de masse informe et fantasmagorique.

Plus elle s’enfonçait et moins elle pensait croiser la route de quelqu’un…
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Message par Mad Hatter Mer 14 Oct - 20:14

J’aime pas cet endroit.
D’ailleurs, je me demande ce que je fous là.
Je me suis pas perdu, évidemment. Mais, venir ici, ça m’intéresse pas. C’est plein de verdure.
La verdure, ça me fout le cafard.
Et puis avant d’arriver, il faut se taper les rues huppées. Autant dire qu’on se farci une oie grasse.

Putain d’indic. Je me gèle dans ce parc au milieu des arbres et j’ai qu’une envie qui parcoure ma cervelle, tout raser ! A grands coups de tronçonneuse.
En attendant, ce connard m’a planté au milieu de la verdure.

Et une soirée foutue.
J’attends encore, le temps de finir ma clope et je lève le camp. Je pionce pas ici, je me suis dégoté un chez moi planqué dans un fond de rue.
Un petit privilège qu’on m’a accordé, parce que je travaille mieux en sous-marin.
Et là, je tourne en rond à faire les cent pas sur la terre couverte d’herbe.

C’est là, que je l’ai vu.
Sombre et lumineuse.
Le manteau qui tombe au pli près, l’allure légère, le pas lent et généreux.
La classe.

Je la regarde passer plus bas, dans le contrebas.
Elle a pas du me voir, et m’entendre, ça m’étonnerait.

Mon indic est un mec. A moins que la duchesse qui passe soit un mec et qu’en plus il soit doué pour se percher sur des talons, je crois que ce soir c’est chou blanc.
J’aime décidément pas cet endroit.
Pas besoin de trainer encore par ici. Je décampe.

Et puis, je l’ai suivi. J’ai suivi la duchesse qui promenait sa classe dans un parc.
Le soir.
Me demandez pas pourquoi, j’en n’ai pas la moindre idée.
Peut-être la curiosité. Peut-être que c’était mon chemin.
Je la suis.
J’ai pas cherché à me cacher.
J’ai seulement marché emboitant le rythme de son pas.

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Message par Veil Mer 21 Oct - 23:15

Lorsqu’on est plongé dans ses pensées, le monde extérieur semble disparaitre. Le corps passe en mode automatique. Les jambes suivent instinctivement le chemin et les yeux voient la route vaguement, comme un robot. La même chose arrivait lorsque l’esprit était usé.

Il se trouvait que ce soir là, l’un se mêlait à l’autre et Veil semblait plongée dans les tréfonds de son esprit, là où personne ne pouvait la déloger. Le seul endroit un minimum personnel depuis 2030. Car même les kamas, malgré leur statut privilégier, étaient victimes de l’usure de la routine, du Crystal… Tout ça consumait leurs corps peu à peu, c’était dur parfois. Elle finirait encore jeune dans une boite, elle le savait mais préférait ne pas y penser.


Lorsqu’elle sortit de ses idées un peu plus lumineuses, elle entendit ce bruit régulier derrière elle. Le bruit de chaussures qui marchaient derrière elle. Les siennes faisaient un bruit assez net tandis que derrière, le bruit était plus étouffé, plus… Masculin. Les femmes ont un pas plus léger en général. Veil ne se retourna pas tout de suite. Elle se redressait petit à petit, à chaque pas. Puis elle s’arrêta et fit immédiatement volte face, toisant alors le compagnon inattendu.

Au vu de sa mise et de l’endroit où il était, ce n’était pas un shredder. Mais ce n’était sûrement pas un valkyr non plus, ce qu’il portait ne valait quand même pas des milles et des cents.
Veil le toisa, son manteau voletant un instant puis se disciplinant de nouveau le long de ses courbes féminines.

Elle l’observa longuement, sans un mot, laissant le silence s’installer, à peine brisé par le bruissement des feuilles et de quelques insectes peu farouches, quelques bruits d’ailes d’oiseaux pas encore endormis. Des pigeons sans doute, il ne restait plus que ça dans cet univers pollué. Des pigeons moches et estropiés.


« Je peux savoir pourquoi vous me suivez ? »

Sa voix raisonna, se répercutant sur les troncs sombres et sinistres. Une voix capiteuse mais pas trop grave. Plutôt suave à vrai dire. Suave mais légère.

Elle n’avait pas l’habitude d’être suivie et encore moins par un homme séduisant qui ne ressemblait pas à un zombie. La plupart du temps, ceux qui la suivaient cherchaient un rendez vous extra temps de travail ou une simple nuit de baise. Mais elle n’était pas d’humeur à satisfaire n’importe qui n’importe comment.

Quoiqu’il était plutôt sympathique à voir.
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Message par Mad Hatter Jeu 22 Oct - 19:48

Aïe, surpris. Je sens que je vais appeler ma maman à la rescousse.
Comment répondre à cette question ?

Je ne vous suis pas. Je ne fais qu’emprunter le même chemin.

Bonjour la finesse.
Evidement je la suis.

Très bien. Je vous suis parce que l’endroit pourrait-être dangereux.
Il fait nuit, sombre. C’est un parc, c’est rempli de recoins et de planques.
Un rendez-vous manqué, je vous ai vu, je joue les bons samaritains.
C’est pas mon job, mais accessoirement c’est en annexe dans mon contrat.


Kama.
C’est vite vu. Elle a la démarche qui flagelle, le teint pale et ses fringues, sa façon de se poser dans le décor, tout y est, panoplie complète.
D’habitude, j’aime pas. Un écart de jambe entre eux et nous. Pourtant, on croise les mêmes personnes, je charcute les lavettes, elle les fait jouir le soir pendant leur partie de trip.
On opère pas dans les mêmes endroits. Elle, c’est le luxe. Moi, c’est la pourriture et le caniveau.

On les adule, on nous déteste.
Question de point de vue.
Au finale, on baise toujours l’autre. Seule la façon, change.

Nuit d’ivresse ?


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Message par Veil Jeu 22 Oct - 23:41

Sa réponse fit prendre un air dur et fermé à la kama. Un masque très utile quand on tombait sur des espèces de drôles de gus. Mais au final, il n'avait pas l'air si terrible, du moins méchant. Au niveau physique, il avait quelque chose d'intéressant.

Une nuit d'ivresse ? C'était une proposition ? Son visage se radoucit ou plutôt, prit une allure plus avenante.


"Pas encore. Peut-être même pas du tout. Je ne fais pas dans l'ivresse mais dans l'extase passagère. C'est toujours ça. Même si ces temps ci je branche plus que ne me fais brancher, je dois bien l'avouer."

Un langage cru mêlé à un niveau de langue plus élevé, c'était une sorte de marque de fabrique. De ces personnes qui savaient mettre une expression tout à fait snob et un mot vulgaire dans la même phrase. C'était une façon de parler, car vulgaire... Il ne fallait pas exagerer. Disons populaire. Même si elle revendiquait son statut supérieur à ces cafards qui peuplaient les bas fonds d'Eisengarten.

"Et vous ? Vous attendez votre proie peut-être ? Ou une personne avec qui passer le début de soirée ?"

Elle était cynique sans chercher à le blesser. Après tout, ce n'était pas dans son interêt. Il savait tuer et elle... Aussi. Mais par un autre moyen que les armes. Sa meilleure arme était encore son corps ou un semblant de logique. Mine de rien, il fallait avoir un minimum de jugeotte pour envoyer promener les addicted.

Veil l'observa, mettant légèrement ses atouts en valeur, inconsciement. C'était une habitude. Une entrevue sur le sillon de ses seins, une jambe au repos qui soulevait sa taille et ses hanches ainsi que sa cambrure.


*Ca pourrait être un bon moyen de passer le temps. Et si il n'est pas trop addict, il partira en disant au revoir et merci beaucoup. Le rêve.*
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Message par Mad Hatter Ven 23 Oct - 0:09

Ma proie.
Comme un loup, j’épie, je cerne, je débusque.
Et je mords.

Mauvaise chasse ce soir. Un indic qui m’a fait faux bond

… et me voici à suivre la première venue. A croire que je sais rien faire d’autre.

Je ne sais même pas qui je suis, ou alors j’ai oublié. J’étais petit, et je suis grand. Mais avant d’être petit, j’étais quoi. Et puis, j’aime pas les gens, ils sont tous menteurs et hypocrites. Ils ne voient que leur misère et passe la moitié du temps à la comparer à celle des autres. L’autre moitié, ils s’en servent pour essayer d’être moins misérable que leurs voisins.
Médiocre et carcérale, c’est la vie d’ici, d’ailleurs, de tous les pays. On change pas la face de l’Homme, c’est pas le pays qui fait l’Homme mais l’inverse. Suffit de peu de chose et la balance penche du mauvais coté. Ici, faut croire qu’elle a penché très fort.

Quand j’étais gosse, enfermé dans ma chambre aux murs tapissés d’ouate, je regardais par la fenêtre les chiens dehors. Je voulais faire parti d’eux, être eux. Et courir à quatre pattes. On m’aurait demandé d’aboyer, j’aurais dit non. Pourtant, dans ma tête, à force de prendre des coups comme on se caresse la cuisse, je crevais d’envie de faire ouaf au milieu d’une bande de clebs.
Je les regarde les loups civilisés, ils se la coulent douce dehors, devant les murs du Centre.
Même les poubelles, j’aurais été le premier à sauter dedans. Tête première, tellement qu’on me monnayait la bouffe et que j’avais faim.

C’est pas grave. On finira tous dans un trou et c’est pas ça qui fera grandir l’Homme.
C’est pas grave. Non, c’est sur. Quelle importance y a-t-il à enlever un gosse pour le séquestrer et lui coller des baffes. Rien de plus naturel dans ce monde si bas.
Autant en faire sa peau de chagrin pour s’y essuyer les pieds.

Je n’ai plus rien à faire ici. Non, rien.

A part…

Je pense à mon dealeur, celui qui va me refiler mes doses pour la semaine, ma dope pour tenir la route et pas péter un plomb.

On peut marcher ? J’aime pas trainer par ici.

Et puis, quitte à être mal accompagné… Je l’ai pas dit, je l’ai pensé. Encore que, ça pourrait être pire. Bien roulée, jolie comme un cœur, si on me voit trainer avec elle, je prends pas le risque. Ses clients sont un peu les miens.
Faut pas trainer.

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Message par Veil Ven 23 Oct - 14:13

Veil acquiesça et prit un pas énergique mais plutôt facile à suivre. Le pan arrière de son manteau ondulait tendis qu’elle gardait un œil sur l’inconnu. Il avait un côté fascinant tout en étant légèrement ennuyeux. Concis, aussi. Était-il attardé ou juste avare de paroles comme dans les pays nordiques ?

Une chose était sûre, c’était qu’il pouvait faire un bon dîner. Compagnon de dîner bien sûr. Ou de soirée. Veil n’était quand même pas carnassière. Du moins pas au sens premier du terme. Le travail la fatiguait et elle avait bien besoin d’un peu de distraction ou au moins de se dire qu’elle avait rencontré quelqu’un de pas trop menteur. Pas trop.


« Le temps se rafraîchit drôlement… »

Silence, sweet silence. C’était ce qu’elle trouvait le plus marrant. Dire quelque chose et trouver en face d’elle un mur de vide. Le rien. Comme ce qui se trouvait au fond de la cascade au pied de la cathédrale. On ne savait pas ce que c’était, attirant ou dangereux.

« Vous voulez aller boire un verre ? Oh, en tout bien tout honneur. Si quelque chose devait arriver cela resterait purement… Amical. »

Ce mot sonnait plutôt faux, comme une invitation inconsciente à une partie de jambes en l’air qu’à une simple demande sympathique. Venant d’une kama, cela pouvait être plutôt normal. Elle n’était ni enjôleuse ni provocatrice. Du moins sans en avoir conscience. C’était le plus grave sans doute… Ne pas avoir conscience qu’on allait se retrouver embarqué dans une soirée, dans un chambre avec quelqu’un qu’on aimait même pas.

C’était courant pour elle, même un peu trop et lassant. L’Amour était inconnu dans l’Einsengarten… Tous formatés pour rentrer dans le gentil moule. « N’aime pas, ne hais pas, contente toi de faire ton travail et ce qu’on attend de toi »

Cruel mais vrai.

Elle détourna le regard vers lui sans cesser de marcher, comme si elle souhaitait pouvoir fuir à tout moment. Quoiqu'avec un énergumène pareil...
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Message par Mad Hatter Dim 25 Oct - 0:11



Je n’ai rien d’autre à faire. De toute façon, c’est une soirée perdue.

Une soirée de plus à rester perché au dessus d’une vie que je vois filer comme un spectateur, avec le temps qui rythme ses bruits, ses désordres.
Je reste là, à regarder ce qui m’échappe. Comme un lampadaire, j’éclaire mes plaies d’hier suintantes sans trop comprendre, sans trop chercher.
Encore une soirée, encore une.
Une nuit, encore une à décortiquer ma cervelle, à étendre son jus pour y trouver des morceaux de compréhension, des réponses au tourment, à ce souffle qui vrille mes sourires.
Je cherche des mots à mettre sur ce désordre.
Rien ne vient.
Quelques larmes discrètes qui sèchent sur la peau. Je n’ai pas plus à verser, pourtant le désarroi est là, ficelé quelque part en moi.
A l’intérieur, c’est en vrac, tout dérangé.
J’y vois des maux, mais les mots pour les dire me manquent.
C’est rageant, c’est inhumain de garder ce mauvais gout dans la bouche sans pouvoir s’en défaire.
C’est noué à l’intérieur.
Ecrasé dans la gorge.
Cet instant figé sans comprendre, un de plus, un de trop.
Ça doit se voir, se sentir, ce que je ressens.

Emmène-moi loin de moi…

C’est idiot ces mots là, mais qu’en faire d’autre. C’est venu comme ça, comme un inconnu qui croise le chemin d’une inconnue. Deux personnes seules, un soir, une nuit.
Alors, autant se passer des banalités, des choses qu’on se dit quand on veut croire qu’on peut intéresser l’autre, ou l’attirer dans ses griffes.
Ces moments qu’on perd, un soir, une nuit. Faut pas les gâcher, faut plus.

Inconnue dans la nuit, ce soir, j’ai pas envie de jouer à la politesse, j’ai pas envie de parler pour rien. Je sais même pas si j’ai envie de parler. J’ai besoin de ma dope, j’ai besoin de rêver, parce que je rêve que de choses qui me ravine la cervelle vers une histoire que je ne connais pas.

Tu sais faire rêver toi ?
Je te parle pas de musique.

Fais-moi rêver, alors.
Parce que là, j’ai pas envie d’autre chose, je veux me barrer loin de ce cimetière à sourire pour enfin décrocher la lune et des rires.
Tu sais faire rire toi ?

Je te fais peur…
C’est pas si important.

Je suis pas si mauvais au fond.

Au fond. Du trou. J’y suis, c’est mon linceul que tes pieds salissent, attention à tes talons, ils sont pointus.

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Message par Veil Dim 25 Oct - 1:28

Au fur et à mesure qu’il parlait, elle avait l’impression de sombrer. Déjà, à sa première phrase bizarre, elle avait cru manquer un battement. Il avait l’air soudain désespéré mais s’en accommodant, c’était sans doute le plus déstabilisant. Ses mots coulaient comme il aurait déclamé un texte poétique, laissant Veil perplexe de ne pouvoir répliquer ne serait-ce qu’une petite chose.

Le rire, le rêve… Il employait presque des mots interdits. Comme certains auraient dit qu’ils consommaient du Freedom Wine… La liberté de rêver se payait, légalement, dans l’Einsengart. Un coup de plug, un peu de musique et vous étiez saoul pour quelques jours au mieux, pour quelques heures au pire. Pour vous.

Rêver… Elle ne le disait que très rarement mais elle le faisait parfois. Certains livres laissés par sa mère en lieu sûr étaient d’une beauté pure. Et même si les œuvres d’art facilitant un peu trop l’imagination avaient été détruites, certaines archives personnelles avaient pu trouver une liberté cachée.
C’est ainsi que Veil avait quelques lettres de sa mère qui avait mystérieusement disparu de la circulation mais qui avait décidé de lui laisser ça dans un endroit qu’elle connaissait parfaitement, seulement elle et sa maman chérie.

Maman chérie… Ca faisait si longtemps qu’elle ne l’avait pas dit. Ceux qu’elle avait du appeler ses parents l’avaient adoptée légalement sous demande spécial de l’Azenath, l’arrachant à ses parents qui ne donnèrent plus de nouvelle. Ces nouveaux parents étaient sensés l’accompagner dans son apprentissage sur la voie des kamas.


« Ok, alors écoute moi bien mon bel inconnu, tu vas fermer ta gueule. Tu vas me suivre dans ma demeure et tu vas rester muet comme une carpe. Là bas, je te montrerais ce que tu veux. Et je te parle pas de ce que j’ai entre les jambes ni de mes seins. Ce que tu veux, je pense l’avoir. »

Elle accelera le pas, comme si elle était dans l’illégalité totale et se sentait traquée. Elle savait qu’elle était en mauvaise position avec un Monarch entre les pattes qui pouvait lui sauter dessus en hurlant qu’elle faisait preuve d’insubordination et qu’elle allait se voir activer son stamp…

La brune tourna juste la tête vers lui alors qu’ils s’approchaient de la sortie, déserte.


« Oh, et appelle moi Veil. »

Veil. Nom court, donné par son maître même si il fallait dire qu’elle le lui avait soufflé. Veil, voile… Un voile cache et dévoile tout ce qu’on veut. C’est utile et assez coquin. Ou malsain, tout dépend de l’œil de celui qui observe ce rideau fermé.

« Si tu dis un mot de travers, je te plante là. »

Voilà, c’était dit. Même si il avait l’air paumé au point de la suivre, il ne fallait pas se fier aux apparences.
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Message par Mad Hatter Dim 25 Oct - 11:37

Le soir, la nuit, ces mots dans les jalons des réverbères au milieu d’un parc.
Des arbres, des bruits de la nuit, des feuilles qui s’étirent, des branches qui craquent et se détendent. Les ombres, celles qui rendent la nuit si mystérieuse, celles qui se faufilent entre les arbres et les buissons pour faire peur aux enfants. Les enfants, ceux qui jouent insouciants, et leurs cris, et leurs rires, et leurs chants… Interdits. Pourtant, ils chantent, et ils rient, et ils crient. Je le sais, c’est mon job, savoir. Et je les sais qui chantent sans se méfier des gens comme moi, des lois, des règles, des interdits.
Insouciants et qui rient.
Les enfants, la nuit qui leur fait peur, les ombres qui frétillent dans les arbres, les branches qui craquent et réveillent leurs rangées de feuilles, les feuilles qui secouent leur flegme sur la pointe des branches, la roue tourne… tourne. La roue.
Comme ma tète qui tourne en suivant son pas, son talon qui claque dans la nuit, dans le parc, au cœur de cette cité dirigeante.

Je te suis.

Je la suis comme le chien suit son maitre en remuant la queue, avec cet air idiot qu’ont tous les chiens qui suivent leur maitre sans rien dire, sans rien faire, en remuant la queue.

J’aurai bientôt faim. Me donneras-tu ma gamelle ?
C’est l’impression que j’ai en la suivant, en écoutant ses mots, des ordres. Et je suis.
Je devrais lui coller ma main dans la gueule, rien que pour ça.
Elle est aussi belle qu’énervante. Une raison de lui démolir son sourire. Sauf, qu’elle sourit pas.
Personne sourit dans ce monde de merde. Les enfants oui, parfois dans le fond des rues, là où ils savent que personne ne viendra les déranger.

Je dis jamais un mot de travers. Question de couverture.
Si je dis un mot de travers, ce sera ta fin.
Et si quelqu’un doit planter l’autre ce sera celui qui tient le manche.
Le manche, je le tiens contre ma cuisse, sa pointe serrée sous mon manteau.


Chassez le naturel…
C’est plus fort que moi, faut que je me méfis de tout, de tous, d’elle.
Normal, je la connais pas, pas plus que les autres. Juste une inconnue dans la nuit, dans un parc, dans les beaux quartiers.
Et moi, je fais le chien qui suit son maitre.
Elle a promis.

J’attrape son bras.
Je la force à se retourner vers moi, le visage près du sien, le regard dans le sien, planté comme un roseau dans la flotte.
J’y cherche quelque chose. Un signe pour me dire « butes-la ». Peut-être. Ou des raisons de ne pas lui faire confiance, il y en a des tonnes. C’est pas ce que je cherche.
Je lâche prise, je dessers ma main sur son bras.

Un instant, j’ai voulu lui dézipper l’oreille. Surement à cause de sa boucle d’oreille.
Encore cette habitude de la torture pour savoir, apprendre, connaître. J’ai eu de bons profs, de bons instructeurs. Je sais décoincer les langues liées et faire parler les muets.

Et puis, j’ai croisé son regard, cette fois.
Troublé, j’ai repris mes ustensiles de boucher. J’ai baissé ma garde.
Comme le chien qui suit son maitre, j’ai baissé les yeux, ou alors j’ai pris ceux des cockers.

Ma main entourant sa taille, je reprends la marche.

Ayons l’air d’un couple.
Adicte l’un pour l’autre, pour un instant de bonheur entre tes cuisses.


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Message par Veil Dim 25 Oct - 23:25

L’un comme l’autre semblait hostile, ça aurait pu être un tableau assez cocasse si leurs expression n’avaient pas été si sérieuses. Trop sérieuses ? Disons qu’en ce qui concernait Veil, elle avait le devoir, en société, de ne sourire que quand elle voulait attirer dans ses filets ou charmer un petit peu, pour l’addiction. Il l’avait croisée dans les yeux et il n’avait pas tenu. Pour autant, il avait essayé et Veil était étonnée. Seuls ses supérieurs hiérarchiques osaient. La plupart des autres esquissaient des regards en coin pou observer la couleur de ses yeux.

Elle voyait bien qu’il tentait de ne pas avoir l’air d’un prostré, c’était plus que flagrant. C’est à ce moment là qu’elle commença à le trouver ne serait-ce qu’un rien capable d’attirer sa sympathie. Elle n’allait pas pour autant hurler copain.

Discrètement, elle frémit. Non pas de froid ou de peur mais plutôt… Impressionnée. Comme lorsque quelque chose vous semble tellement étonnée et grandiose que cela vous remue l’échine. Veil accepta son bras sans broncher autour de sa taille. Elle avait l’habitude d’être tripotée par des inconnus ou presque. Ce n’était pas une prostituée mais les gens qui couchaient ensemble, ou plutôt qui baisaient, dans cette ville ne se connaissaient souvent que peu. On cherchait l’échappatoire comme on pouvait. Certains en se vidant, certains en se faisant remplir.

Veil s’était toujours dit que si un accident arrivait et qu’elle n’avait pas le courage de… Mettre un terme à ce processus visant à arrondir son bide, elle ferait en sorte que sa progéniture rejoigne les valkyrs. C’était encore la meilleure des choses. Les kamas n’étaient pas libres et mourraient jeunes de surdose de Crystal, d’abus d’alcool ou de suicide. Le rythme à suivre était infâme. Les monarchs étaient traités comme du poisson pourri (et encore, c’est bien payé pour ces jeunes enfants) jusqu’à être formatés assez pour ne plus avoir envie de faire trop de bien. Enfermés dans leurs cerveaux, ils étaient seulement en position de tuer ceux qui le valaient bien.

Ils venaient de passer les portes du parc. Leur comportement était juste écœurant d’hypocrisie. Mais cette sensation douceâtre qu’elle ressentait avant en jouant la comédie ne la prenait plus depuis plusieurs années.


« J’habite dans la cathédrale. »

Simple petite précision pour qu’elle ne le fasse pas marcher à l’aveuglette. Elle ne cherchait pas à l’embobiner. Ce n’était ni dans son intérêt ni dans celui du jeune homme. Ou vieil homme ? Elle ne savait pas trop.

Les rues étaient plutôt vides, trop froid sans doute. Elle se collait à lui, une main posée sur la main masculine sur sa taille.


« Nous y serons dans dix petites minutes à peine. »

Non pas qu’elle meublait, elle cherchait surtout à le faire parler. Il avait encore de quoi dégorger un peu et elle comptait bien le décoincer un peu.
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